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Le CRF de Saint-Blancard

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Suite à l’annonce tombée ces derniers jours, portant sur la décision de vider définitivement le CRF de ST Blancard au 15/12/22, soit un an avant, mobilisons nous!

En solidarité avec les familles touchées de près ou de loin par cette fermeture, en solidarité avec nos commerçants, parce qu’il est important que nos territoires faits de Villages, de Nature, d’Hommes et de Femmes qui ont envie d’y vivre, et d’y travailler,  puissent le faire, et enfin pour donner de la force aux projets de reconversion que nous travaillons à mettre en place, nous vous invitons à participer à une marche silencieuse, tous vêtus de noir, que nous organisons le samedi 10 décembre à 12h au départ du foyer de St Blancard.  

Cette marche sera le témoignage d’un territoire endeuillé qui est solidaire et qui se mobilise pour l’après. 

Et plus globalement, le souffle des territoires ruraux, pour qu'ils restent vivants! 

Partagez ce message sans modération! et au 10 décembre prochain.

Bien cordialement à tous,

pour tous les élus mobilisés, Christine Huppert, Maire de Saint-Blancard.

Madame Huppert, maire de Saint-Blancard prend la parole au sujet de la marche de soutien.  

L'interview de Madame Huppert sur Radio Coteaux 

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Discours de Madame Huppert - Maire du village de Saint-Blancard

Messiers les Députés et Sénateurs

Mesdames, Messieurs les Conseillers Régionaux, Départementaux

Mesdames, Messieurs les Présidents des Maires, des Communautés de Communes,

Mesdames, Messieurs les Maires

Venus du Gers, du Comminges et du Magnoac.

Un soir de novembre, nous sommes tout le conseil municipal réunis pour une réunion prévue… mais ce n’est pas l’ordre du jour qui va nous occuper… Nous venons d’apprendre, par des familles qui travaillent au CRF que celui-ci va définitivement fermer au 15 Décembre alors qu’aucun projet de reconversion n’est acté. Le coup de massue suivant celui du mois d’avril avec le transfert d’une partie importante de l’activité vers Montégut.

Un autre soir de Novembre, avec plusieurs élus, nous sommes face à nos responsabilités :

  • Ne rien faire, et accepter que nos communes se vident

  • Soutenir les familles touchées

  • Continuer à œuvrer pour que la reconversion du CRF de Saint Blancard ait lieu, en simple retour justifié d’une activité confisquée.

Si vous êtes là aujourd’hui, c’est que nous avons opté pour mettre notre courage au service de nos territoires

Oui, il faut du courage, pour organiser une réunion d’élus, des députés, sénateurs, Conseillers Régionaux, Départementaux, Présidents des Maires, des Communautés de Communes, Maires, alors que le mélange d’impuissance d’un côté, de pouvoir et d’aménagements concentrés de l’autre, nous inviterait à nous ranger dans le moule prévu pour nous

Il a fallu du courage aux élus de tous bords, de tous niveaux de responsabilités (de Maires à Ministres), d’un préfet, pour créer le CRF a Saint-Blancard il y a 35 ans

A ceux qui ne connaissent pas l’histoire et qui se permettent de dire : mais comment des responsables ont-ils pu permettre l’implantation de cet établissement à Saint-Blancard, ce bled perdu? En voici la Raison :

A la création, une Ministre, Michèle Barsac, un préfet Mr Bérard ont emporté la décision, faisant référence au village de Tignes, sous les eaux d’un lac, St Blancard et ce territoire étant aussi sous les eaux de 2 lacs, ayant perdu des terres, des maisons, des habitants. Des décideurs intégrant dans leurs actes l’aménagement, des compensations face à un besoin d’eau pour refroidir Golfech et irriguer des terres. 35 ans plus tard, cette compensation est plus que jamais d’actualité. Ne sommes-nous pas en crise énergétique ? n’avons-nous pas besoin de souveraineté alimentaire

Il y a 35 ans, cette création répondait à un besoin de santé ! Il y est encore plus 35 ans plus tard. Les déserts médicaux sont une triste réalité.

A la création, il y a 35 ans, une 20aine de docteurs ont pris le risque d’investir ensemble à St-Blancard (SCI) et de créer une société d’exploitation (CRF de St Blancard).

Le Dr Lange n’est arrivé que dans un second temps. Il a apporté toutes ces connaissances neurologiques et a développé le CRF. La SCI a suivi cette croissance avec une nouvelle tranche d’investissement il y a 10 ans

Il y a 6 ans a été décidé par l’ARS Occitanie le transfert de l’activité du CRF de Saint-Blancard vers Montégut (à côté d’Auch), à la demande de l’exploitant privé. Les raisons invoquées étaient principalement l’accessibilité et les difficultés de recrutement, ces derniers étant aujourd’hui les mêmes sur Montégut, voire davantage puisque sur un bassin Auch-Gimont déjà très en tension.

Il a fallu du courage à Georges Barthe, à l’équipe qui a porté des recours pour que le CRF reste à Saint-Blancard. Ce qui a pesé dans la balance, c’est le discours de l’exploitant, assurant à ses salariés, aux élus, qu’une activité resterait à Saint-Blancard. Nous savions qu’il n’en était rien, puisque aucune autorisation supplémentaire n’était actée. D’ailleurs, les actes de ces derniers jours le prouvent. Lorsque j’ai rencontré notre présidente de Région Carole Delga, la semaine dernière, elle-même était toute surprise et elle ne jouait pas la comédie.

Qu’avons-nous fait depuis que nous savons que nous perdons le CRF ?

Depuis 3 ans, nous cherchons avec la SCI, propriétaire des lieux, des porteurs de projet de reconversion et les financements associés.

Pour cette reconversion nous avons réalisé beaucoup de démarches auprès des décideurs de toutes tendances politique, l’importance étant le projet, de sorte qu’un territoire rural qui a gardé une vitalité minimale ne soit pas plongé lui aussi dans une désertification irréversible.

Voici les projets les plus sérieux :

  • Un projet porté par l’AFG Autisme, association ayant plus de 25 sites en France pour l’accompagnement des personnes handicapés par des troubles de l’Autisme.

  • Un projet de Maison d’Education à Caractère Social, compte tenu des besoins sur les 3 départements

  • Un projet mixant les deux besoins, le site étant grand, dans un concept d’accompagnement et aussi d’habitat inclusif

  • Tout récemment, un projet de type « service national universel »

Le tout dans un contexte ou la SCI favorise l’émergence d’un projet en plaçant la valeur du site à la moitié de son prix, la commune apportant son énergie et son temps.

Tous les projets pourront aboutir avec la signature d’autorisation d’exploiter, et donc de financements, notamment ARS pour la santé, le handicap et le social, les départements pour le Social et le handicap, le ministère des armés pour le service universel national. Depuis ces derniers mois, j’ai fait en sorte que des décisions se prennent… mais toujours rien et aucun signe d’avancement concret

A quoi attribuer cette non-décision ?

  • Ne pas souhaiter qu’un projet se fasse sur Saint-Blancard : c’est à se demander ! Quelques exemples : Lors du besoin de la maison de retraite de Simorre de changer de site, l’autorisation de transfert a été donnée pour 15kms Maximum et Saint-Blancard est à 15,7Kms… Un autre exemple : la non-mobilisation du 1er Ministre alors très favorable au Gers. Je comprends qu’il faille prioriser, la 2 fois 2 voies vers Auch étant prioritaire, mais de là à ne pas en parler et rappeler la responsabilité de l’état dans l’aménagement JUSTE des territoires… Des projets autours des autistes ont été actés ca et là, En Aveyron, par exemple.

  • Serait-ce l’exploitant du CRF de Montégut qui utilise son pouvoir influent pour qu’une reconversion n’ait lieu ?

  • Souhaiter un essoufflement de la Maire que je suis ?

  • Ne pas être assez nombreux à soutenir un projet de reconversion, par divergences politiques ?

  • Avoir un site trop grand, et une complexité pour la reconversion ?

  • Un manque de solidarité, de sens commun ?

  • Un manque de courage, de cœur, des décideurs? Le choix d’autres priorités ?

Mon analyse, c’est un mélange de tout cela….

Nous qui portons cette demande de reconversion justifiée, restons résolument positifs, républicains, pour que des décisions soient actées. Pas de violence, que du travail, des contacts, encore des contacts pour aboutir et une confiance en nos interlocuteurs actuels.

Nos interlocuteurs, ce sont Mr Le Préfet, Mr le Député, le Département, élus et services et maintenant la région. Les autorisations et financements de et du ou des départements sont clés dans ce dossier. J’ai eu hier connaissance d’un courrier datant de 2021 du directeur de l’ARS assurant qu’elle contribuerait à l’aboutissement d’une reconversion pour Saint-Blancard mais sur un multi-projet : Santé et Social. Alors c’est le moment de mettre ce sujet de la reconversion du site de Saint Blancard dans les priorités. Et vous, Sénateurs, Elus de la Région, du Département, Présidents des Maires, des communautés des communes, merci de porter ce message. Une réunion doit être planifié avant la fin de cette année pour décider du projet, du chef de file, du Comité de Pilotage. Nous avons perdu beaucoup de temps. L’activité s’arrête un an avant la date prévue. C’est l’heure des décisions.

Pour leur donner des arguments pour aboutir au plus vite, vous Maires, adjoints aux maires des communes, vous pouvez nous aider. Nous vous demandons de faire voter dans vos instances «Communes », « Com-Com », une délibération venant soutenir cette reconversion, dans les termes que nous tenons à votre disposition :

 

Soit un projet est décidé, et tous les acteurs de cette décision sortiront par le haut

Soit aucun projet, aucune compensation ne voit le jour et tout le monde en portera la responsabilité. Personne ne sortira grandi de cette histoire.

C’est un échec de déshabiller Paul pour habiller Pierre, de ne prévoir aucune compensation, d’oublier les territoires ultra-ruraux, de non-considérer les maires de ces communes.

Lors de la cérémonie de remise de la médaille de la Légion d’honneur qui m’a été décernée, en lien avec mon parcours professionnel, mon engagement, mon audace, ma proximité relationnelle, ma loyauté, j’ai dans mon discours exprimé ceci :

« A l’instar de Saint-Blancard, je fais le vœu que le pouvoir qui vous est confié aux uns et aux autres nous permettent de mener des projets pour tous sur le territoire français et donc en territoires ruraux. ( )

Vous l’aurez compris, la médaille qui vient de m’être remise me confère des responsabilités : celle de la place des femmes dans les postes de décision, avec des conditions identiques aux hommes, celle de la place des territoires ruraux et celle de porter cette impulsion positive, fournir ce travail généreux et séduire des alliés qui ont le pouvoir de décider et de financer, enfin, aimer la vie et remercier !

Mr Le Préfet, Mrs les députés, Mrs les sénateurs, Mme la présidente de région, Mr Le président du conseil département, Mr le président des Maires, merci de dégager cet engagement envers Saint-Blancard et les communes du territoire pour cette reconversion. Qu’un consortium puisse se créer pour décider du projet, de son financement et de ses autorisations, en nous y associant, avec bienveillance et volonté d’aboutir.

Place maintenant aux compléments que ceux qui ont été avec nous sur cette reconversion, place aux questions et merci pour votre écoute, votre attention et votre soutien

Coup de gueule de Pierre Escorsac - Radio Coteaux

« Radio Coteaux »

 

Coup de gueule

 

Saint-Blancard vous renvoie l'ascenseur, docteur !

 

« Je renvoie l'ascenseur comme militant sanitaire. Je ne veux pas d'un Gers où il n'y a

plus rien en matière de santé ». Ce n'est pas le ministre de la santé qui parle, ce n'est pas la ministre de la Ruralité Dominique  Faure, ce n'est pas la présidente d'Occitanie Carole Delga,

ce n'est pas le président du Conseil économique social régional et environnemental, aménageur

dans l'âme, Jean-Louis Chauzy, ce n'est pas un député, un sénateur, un président de Conseil Départemental qui parle. Non, l'homme qui a fait cette déclaration, la main sur le cœur,  dans une interview à « La Dépêche du Midi », c'est le « déménageur » du CRF de Saint-Blancard à Montégut, près d'Auch.  C'est celui qui a contribué entre autres, à déshabiller une zone fragile comme la nôtre pour habiller une zone périphérique du chef-lieu déjà bien pouvue. Renvoyer l'ascenseur au Gers. Quand on entend ça, un ange passe...

Renvoyer l'ascenseur, mais quel ascenseur ? Un ascenseur qui descend sans doute. Un ascenseur qui précipite la démolition, la désertification de tout un territoire qui n'avait pas besoin de ça. S'il est un exemple frappant de déménagement du territoire, c'est bien celui là ! Le secteur de Saint-Blancard qui avait trouvé dans la création du CRF voici une quarantaine d'années, un ballon d'oxygène en termes d'emploi, de développement local, de renommée, appréciera...

 

Tous ceux qui se sont battus pour l'implantation du CRF  il y a 40 ans, élus, responsables politiques, économiques, médicaux, avec l'espoir d'apporter à la ruralité une structure d'avenir ont-ils livré ce combat pour rien ? Méritaient-ils cette désertion en rase campagne, 40 ans après ?  Les investissements réalisés à l'époque avec confiance et détermination pour monter ce projet novateur étaient-ils voués à un tel échec ?

Rien ne pouvait le laisser penser. Combien de fois, en effet, le CRF de Saint-Blancard a été cité en exemple pour sa spécificité,  son fonctionnement d'avant-garde, ses équipements de pointe, la qualité des soins dispensés par une équipe médicale exemplaire. Et je ne parle pas de la qualité du personnel recruté dans notre bassin de vie. Un personnel accroché à son territoire, fidèle à l'établissement, fiable et généreux dans son travail.

 

On croyait le CRF de Saint-Blancard non-délocalisable, tant il était une pièce maîtresse, un des piliers de la vie locale.  Hélas non, son destin s'est brisé brutalement, sans bruit, sans réaction, inexorablement...  Comme si le départ de 200 emplois relevait de la pure anecdote. Quand on pense à la mobilisation qui avait suivi la confiscation des lits du Château dans les années 80, on ne peut que s'étonner d'une telle atonie. « 200 emplois, bof ! qu'est-ce que ça vaut ? », comme dirait notre confrère éditorialiste Jean-Michel Aphatie....   Mais voyons, 200 emplois c'est tout un pan de vie pour un territoire sous oxygène.

 

Donc, victime d'une panne d'ascenseur territorial qui a tout mis par terre, le site de Saint-Blancard qui était un modèle reconnu est soudain devenu infréquentable. Il a cumulé tous les handicaps. Eloigné de tout, enclavé au fin fond du Gers, pour ne pas dire autre chose, débranché de la modernité. On a même entendu des hauts responsables politiques oser déclarer que c'était dangereux pour les familles de patients de se déplacer par la route jusqu'à Saint-Blancard. J'aimerais bien savoir combien d'accidents de la route ont affecté des personnes qui venaient rendre visite à des patients au CRF de Saint-Blancard ?

Bref, le sort du Centre de rééducation fonctionnelle de Saint-Blancard était scellé. Il fallait dé-mé-na-ger !!! Ce qui est pratiquement fait.

 

Alors, comment rebondir, comment sauver ce vaisseau hanté par le vide ? Impossible à l'heure actuelle de faire un pronostic. A quelques semaines de la fermeture, c'est l'électrocardiogramme plat. Que vont devenir ces installations désertées, ces bâtiments fonctionnels, ces structures d'accueil qui ont accueilli tant de monde, soulagé tant de personnes, atténué les souffrances de  tant de traumatisés ? Tous ceux qui d'une manière ou d'une autre peuvent contribuer au renouveau de l'établissement de Saint-Blancard, élus, administrations, Etat, ARS, milieu médical de la Métropole toulousaine ou d'ailleurs, doivent se retrousser les manches. Sans tarder et sans désespérer.

Ils doivent agir dans le respect d'un territoire blessé.  Car il y a peu de chances que le docteur-déserteur renvoie l'ascenseur...

La presse aborde également le sujet...

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Gers : une marche noire des habitants de Saint-Blancard afin de sauver leur Centre de rééducation fonctionnelle

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